
Tout comme Molière qui meurt en jouant un acte de sa pièce »Le malade imaginaire »; Papa Wemba nous a dit au-revoir en « MUUSIQUE » le 24 Avril 2016 à Abidjan, nous gratifiant de sa voix. Cette voix qui nous a maintes fois transporté. C’est la marque des grands: mourir les armes à la main, mourir en faisant ce à quoi on a dédié sa vie.
Mwalimu, M’zée, Jules Presley, Chef Coutumier, Bakala dia kuba, Fula Ngenge, Kolo Histoire, Kuru Yaka, Vieux Bokul, Grand Maya, Ekumani, Elombe, Formateur des idoles, Notre Père…
Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba alias Papa Wemba est né le 14 juin 1949 à Lubafu (Congo-Belge). Sa passion pour la musique lui vient sans aucun doute de sa mère. Pleureuse professionnelle, en l’entraînant partout avec elle, elle influença musicalement le reste de sa vie.
Rebelle à la voix flamboyante, » le chef du village Molokai » a su révolutionné la Rumba traditionnelle congolaise en y apportant de nouveaux accords (batterie et rythmes plus rapides) et de nouvelles vibrations.
En grand amateur de haute couture et de créateurs, Papa Wemba nous a offert sa personnalité. En effet, son excentrique élégance sans cesse réinventée est un concept devenu international : la SAPE (Société des Ambianceurs et Personnes Élégantes). C’est à se demander si le tube »sapés comme jamais’‘ de Maître Gims n’aurait pas mieux épouser sa personne s’il l’avait chanté.
Papa Wemba, toujours parmi nous
Parce qu’un artiste ne meurt jamais, Papa Wemba a laissé sa marque. Et ce, parmi les grands. Il a, en effet, collaboré avec les meilleurs: Tabu Ley, Angélique Kidjo, Koffi Olomidé, Lokua Kanza, Peter Gabriel, Youssou N’Dour, Aretha Franklin, Alpha Blondy; pour ne citer que ceux là.
Parce qu’un artiste ne meurt jamais et que ses œuvres sont des fragments de son âme; »le rossignol » nous a fait don de mélodies et de rythmes inoubliables.
On se souviendra longtemps encore de son tube Analengo, de Ye Teho, de ses succès internationaux avec Maria Valencia (ah Maria Valencia) et Le Voyageur (titres choisis par le réalisateur italien Bertolluci pour son film Paradiso e Inferno), Yolélé et Sofélé.
Parce qu’un artiste ne meurt jamais, on se rappellera toujours ce que c’est que d’apprécier de la bonne Rumba. Ecouter son album Émotion – qui fut disque d’or aux Etats-unis – en boucle et savourer cette voix unique au gré des mélodies; c’est ça apprécier de la bonne Rumba congolaise.
Après avoir consacré près de 50 ans à sa carrière, Papa Wemba part sans doute pour donner un concert dans une autre dimension. C’est sûr car ici bas il n’a plus rien à prouver.
Parce qu’un artiste ne meurt jamais, l’Afrique et les mélomanes n’oublieront jamais Papa Wemba. Et comme le dit la chanson: »ce n’est qu’un aurevoir ». Alors aurevoir l’artiste !
Laissez un commentaire